
L'avènement des processeurs quantique : pour bientôt ?

 Il y a encore deux ans, l'application des principes de la mécanique 
quantique à la fabrication de processeurs informatiques relevait, de l'avis 
de tous, des procédés purement théoriques impossibles à mettre en oeuvre.
Pourtant, l'idée est alléchante : la mécanique quantique permettant 
l'occurence simultanée de deux états opposés (ne me demandez pas de détails, 
ça me dépasse un peu...), les chercheurs ont inventé le nom "qubit" pour 
désigner un nouveau type de bit, le "QUantic BIT", qui désigne une unité 
informatique équivalente au bit, à ceci près qu'elle peut être égale à zéro 
ET à un, en même temps. Ce qui veut dire qu'en faisant travailler un 
processeur évolué de ce type sur un algorithme se basant sur le travail sur 
une série de combinaisons, qu'un processeur classique aurait exécuté de 
manière séquentielle, l'une après l'autre, plusieurs combinaisons -voire 
toutes- seront envisagées en même temps par le processeur quantique, d'où 
une accélération vertigineuse du temps de travail : étant donné qu'en une 
seule fois, le processeur peut trouver la solution du problème, quand un 
processeur classique aurait dù parcourir l'ensemble des possibilités une à 
une...
 Science-fiction ? Peut-être plus tant que ça : des chercheurs d'IBM, du MIT, 
de l'université d'Oxford et de celle de Berkeley sont arrivés à concevoir un 
processeur simpliste basé sur les théories quantiques, et à lui faire 
exécuter un petit programme de "recherche de balle", qui revient à découvrir 
derrière quelle porte (parmi quatre) se cache une balle. Un processeur 
classique mettrait statistiquement plus de 2 essais pour trouver la balle. 
Le processeur quantique, conçu à partir d'atomes d'hydrogène et de chlore, 
découvre la balle en une seule fois, la conformation des quatre portes 
revenant en fait à retrouver, parmi quatre bits, le seul qui est à 1. le 
processeur classique en choisit un au hasard, le teste, et recommence si 
c'est faux. Le processeur quantique envisage toutes les possibilités en même 
temps, dans la mesure où le qubit est à la fois à 0 ET à 1, et n'a donc 
besoin que d'une seule phase de travail.
 Super, non ?
 Oui. Mais d'un autre côté, on a du mourron à se faire : la plupart des 
systèmes de sécurité informatiques sont basés sur des algorithmes de codage 
non pas impossibles à décoder, mais très très très (...) longs à décoder, 
même pour un énorme super-calculateur. Mais avec l'avènement de systèmes 
quantiques, il est à craindre que la sécurité des données, qui n'était déjà 
pas forcément énorme, ne devienne matière à plaisanter entre 
informaticiens...
 Allez, vous pouvez toujours faire confiance à votre banque, qui protège 
scrupuleusement l'accès aux données correspondant à votre argent numérique. 
Mais surveillez quand même les évolutions des ordinateurs quantiques...
Tan Noz